LE SAPHIR
Le Saphir est une pierre précieuse stupéfiante !
Généralement connue pour sa couleur bleue cette pierre offre cependant une variété de tonalités de teintes presque infinies.
Elle appartient, avec le rubis, à la famille minérale des Corindons, variété cristallisée d’oxyde d’aluminium qui se forme dans les roches cristallines. Le saphir fait parti du système cristallin rhomboédrique, il est formé grâce à des conditions géologiques spécifiques de hautes pressions et hautes températures (650 à 720 ° C) à une profondeur de 25 à 50 km.
Un équilibre délicat entre le Fer et le Titane est nécessaire pour fournir au cristal en croissance une couleur bleue attrayante.
Sa dureté est très élevée, 9 sur l’échelle de Mohs qui comprend dix grades, dont le plus élevé correspond au diamant.
Le saphir se forme soit dans les roches magmatiques, soit dans les zones frontières entre les pegmatites (principaux constituants du manteau terrestre) et les roches adjacentes, soit enfin dans des roches métamorphiques comme le gneiss et les micaschistes. On peut trouver dans les alluvions des saphirs ayant résisté à l’érosion des roches qui les abritaient.
On peut les trouver en rose, violet, jaune, vert, blanc et plus encore.
L’HISTOIRE DU SAPHIR
L’île de Ceylan a été la première source de saphirs au monde.
L’étymologie du mot saphir vient très probablement du mot hébreu saffir, qui signifie le plus beau ou parfait.
Traditionnellement, le saphir symbolise la noblesse, la vérité, la sincérité et la fidélité. Il a habillé les robes des membres de la royauté et du clergé pendant des siècles.
Dans la Grèce antique et à Rome, les rois et les reines étaient convaincus que les saphirs bleus protégeaient leurs propriétaires de l’envie et du mal.
Les grecs importaient des saphirs du Sri Lanka environ 480 ans avant notre ère.
Dans la mythologie, ce serait Prométhée qui aurait volé le saphir aux dieux, en même temps que le feu. Les grecs qui allaient consulter l’oracle d’Apollon à Delphes auraient porté un saphir. Il aurait permis à celui qui venait interroger l’oracle, de mieux en comprendre les réponses. On appelait d’ailleurs le saphir, le “joyau du dieu du soleil”, Apollon.
Le Muséum national d’histoire naturelle de Paris conserve le Ruspoli (ou Raspoli), un saphir de 135,80 cts ayant appartenu à Louis XIV et qui est probablement l’un des Saphirs les plus connus au XVIIème siècle.
Le trésor de la cathédrale de Reims possède le talisman de Charlemagne, celui qu’il portait au cou quand on ouvrit son tombeau en 1166 et qui fut offert à Napoléon Ier par le clergé d’Aix-la-Chapelle.
LES PLUS BEAUX GISEMENTS DE SAPHIRS BLEUS
Ils se situent souvent, comme la plupart des corindons, dans des zones tropicales humides
et/ ou dans des sites d’altitude.
Le Cachemire
Ses gisements principaux sont les mines de Padder et le site historique de Sumjam, ils se situent à plus de 4200 mètres d’altitude ! Ce saphir est excessivement rare et son bleu velouté est incomparable. Les mines dans la région du Cachemire sont épuisées depuis 1979.
Le Myanmar
(ex-Birmanie-Région de Mogok)
Ces saphirs sont eux aussi très rares, leur bleu est exceptionnel et reste de loin le plus profond! Il est particulièrement recherché dans la couleur Royal Blue (Saphir ci-dessous).
Le Sri Lanka
(Ratnapura, Rakwana)
Ces saphirs ont une couleur très ouverte et une vivacité particulière.
Ces saphirs beaucoup plus abordables que les deux précédents plaisent énormément !
Madagascar
Ces saphirs représentent aujourd’hui une très importante part dans la production de saphirs et saphirs de couleur. Sur cette île on retrouve également le sublime saphir Cornflower, son bleu velouté est celui qui se rapproche le plus des fameux saphirs du Cachemire.
Une couleur spéciale de saphir rose orangé est appelée Padparadscha, qui signifie fleur de lotus en cinghalais, la langue parlée au Sri Lanka. Ces pierres extrêmement rares sont méconnues et sont d’une beauté saisissante. Presque aucune autre pierre colorée ne se compare à ce mélange unique de rose et d’orange.
LES GISEMENTS DU SAPHIR
Les gisements primaires
- Magmatique (basaltes, souvent de type alcalins) : les cristaux parviennent à la surface par des remontées magmatiques-activités volcaniques. C’est la première source mondiale de saphirs jaunes, verts et particulièrement des saphirs « bleus » en Australie (partie Est), Thaïlande, Laos, Vietnam, Cambodge, Chine, USA (Montana), Ethiopie (exploitations très récentes), Nord Madagascar (partie Est), Kenya, Nigéria, Cameroun…
- Métamorphique (marbre, gneiss, amphibolite, etc.) : ce sont alors les mouvements des plaques qui les ont faits remonter en créant des reliefs par collusion, comme par exemple au Myanmar, Sri Lanka, Cachemire, Madagascar, puis au Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan, par exemple.
Les rubis, sont le plus souvent associés aux marbres, tandis que les saphirs le sont davantage au basalte. On trouve dans ces gisements primaires des cristaux plus ou moins bien formés.
Les gisements secondaires
- Exploitations éluvionnaires : la concentrations des cristaux se forment par érosion, sur place, de la roche mère du corindon/du gisement primaire, qui est donc connu.
- Exploitations alluvionnaires : la concentrations des cristaux se sont éloignés après érosion de la roche mère/du gisement primaire par le transport des eaux de rivière.
- Cordons littoraux : dépôts sédimentaires provoqués sur une forme côtière particulière qui apparaît en raison du transport des matériaux effectué par l’action combinée des grands fleuves et rivières et des courants de dérive côtiers. Les origines des corindons trouvés dans ces dépôts peuvent évidemment varier.
Bien qu’appelés « secondaires » pour des raisons géologiques, parce qu’ils proviennent essentiellement de l’altération de gisements primaires, ces gisements secondaires sont certainement les plus exploités et représentent la plus grande partie des pierres offertes sur les
marchés de négoce. Les corindons des gisements secondaires sont le plus souvent des «cristaux roulés», arrondis comme des billes plus ou moins régulières, ce qui rajoute une difficulté à leur identification, car on ne voit plus entre autres difficultés, leur forme cristalline originelle.